
Alors que le Bénin a signé, en juillet 2019, son adhésion à la création de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), le pays peine, à ce jour, à procéder à la ratification du traité de la ZLECAf.
Bien que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) soit officiellement entrée en vigueur le 1er janvier 2021, le Bénin ne veut pas prendre de risques en s’engageant sur ce marché, par la ratification du traité, sans régler certains préalables indispensables.
Selon le ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Aurélien Agbénonci, il ne sert à rien de se lancer dans un processus de signature puis de ratification sans tenir compte des réalités béninoises. « Notre pays vit d’un budget essentiellement fiscal. Nous vivons des revenus que nous tirons de tout ce qui passe par notre port et par nos frontières. Et donc, certaines conditions sont nécessaires » a-t-il laissé entendre.
Pour les autorités béninoises, il existe des préalables à une ratification des accords de libre échanges. Elles se déclinent en un travail d’adhésion interne des acteurs économiques et en la maitrise de l’ensemble des paramètres pouvant influencer cette décision afin de ne laisser échapper aucune zone d’ombre.
« Nous sommes dans le processus d’étude de chacun des paramètres et d’examen approfondis des effets qu’une telle adhésion pleine pourrait avoir sur notre économie » a expliqué le ministre Aurélien Agbénonci, en mettant l’accent sur le fait qu’il est aujourd’hui nécessaire que « l’ensemble de nos institutions comprennent et maitrisent un peu tout ce qui a été prévu dans ce traité sur le libre échange sur notre continent » avant de se lancer dans le processus de ratification.
Toutes choses qui expliquent que le Bénin, à ce jour, n’a pas encore procédé à la ratification du traité de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), selon le ministre Agbénonci au micros de Africa 24.
La Zlecaf est la plus grande zone de libre-échange au monde dotée d’un marché de 1.2 milliard de consommateurs pour un PIB d’environ 2 500 milliards de dollars US. Elle devrait permettre aux pays membres, une fois tous les droits de douane supprimés, de voir leur PIB progresser de 1% à 3% et de porter de 15% à 33% le commerce intra africain pendant la période de transition avec en perspective l’abolition de 85 à 90% des tarifs douaniers dans les échanges entre Etats sur les biens et services dans une quinzaine d’années.
Mais pour y arriver, les pays africains doivent relever de multiples défis en recourant à un large éventail de politiques complémentaires aptes à renforcer le lien entre commerce et industrialisation. Ils doivent également disposer d’un secteur privé national à la fois fort, dynamique et compétitif ; d’une bonne politique de facilitation des affaires et des échanges ; d’un environnement des affaires attractif et capable de propulser les activités économiques ; d’infrastructures adaptées et modernes sans oublier des politiques efficaces et inclusives en faveur de entrepreneuriat.