
Le président du Haut Conseil des Béninois de l’Extérieur, Romain Da Costa, à l’initiative de la tournée européenne du groupe de percussion ‘’ Les Pepit’arts ’’, a levé un coin de voile sur le projet qui les a emmenés en Europe et ce a quoi il faut s’attendre.
« Je m’identifie un peu à eux. Aujourd’hui, je suis directeur des relations internationales à la mairie de Rosny-sous-Bois mais qui peut imaginer, en me voyant, que j’ai été comme eux quand j’avais quatre, cinq, six ans ? A l’époque, nos parents n’avaient pas les moyens de nous acheter des jouets, nos jouets c’était les tambours » a laissé entendre Romain Da Costa sur ‘’ Les Pepit’Arts ’’ au micro de RFI.
A l’en croire, « retrouver ces jeunes-là et moi, ce que j’étais il y a plus de 60 ans, c’est ce qui m’a touché…Et puis, j’ai trouvé qu’ils ont une telle adresse, compétence, un tel talent que nous n’avions pas à l’époque. Nous, on jouait comme ça, on n’avait pas de chorégraphe, d’encadreur et eux, aujourd’hui, ils ont cette chance d’avoir un directeur artistique, quelqu’un qui les guide. De voir des jeunes qui réussissent et qui accompagnent les autres, c’est tout cela que j’ai trouvé formidable et je vous assure que si vous voyez une composition de 20 ou 40 Pepit’arts, ça pourrait emballer dans une grande salle en France ».

L’histoire entre ‘’Les Pepit’Arts ‘’ et le président du Haut Conseil des Béninois de l’extérieur, par ailleurs directeur des relations internationales de Rosny-sous-Bois en Seine-Saint-Denis, près de Paris, remonte à ce jour où « une jeune béninoise qui avait pour projet de faire la promotion du patrimoine du Bénin, dans le cadre de son master ici en France, est venue nous voir à la mairie de Rosny-sous-Bois et nous a dit qu’elle aimerait faire venir les Pepit’arts. C’est là où ça a fait tilt et que je me suis dit que ça faisait des années que je voulais les rencontrer. Je vais voir le maire de Rosny-sous-Bois et, dans le cadre de notre coopération avec le Bénin, nous avons donc fait ce premier travail. C’est comme ça que nous avons décidé de les accueillir en France, à Rosny-sous-Bois, mais aussi d’aller taper aux portes des communes qui font des festivals en leur expliquant que ce que nous faisons, c’est un projet qui mise sur l’égalité femmes/hommes ».
« Parce qu’au Bénin, entre-temps, et dans beaucoup de pays d’Afrique, les femmes et les filles n’avaient pas le droit de toucher aux tambours. Non seulement, les filles ont aujourd’hui accès aux tambours, mais elles jouent un rôle très important et prépondérant autour du tambour. C’est ce qui nous a séduit. On a constaté également que cette activité améliore sincèrement leur condition, les mûrit intellectuellement et leur permet financièrement de récolter de quoi aller alimenter cet atelier » a expliqué Romain Da Costa avant d’ajouter « En tant que président du Haut Conseil des Béninois de l’extérieur, on a comme mission de rassembler tous les Béninois établis en dehors du Bénin. On doit les propulser, c’est-à-dire que lorsqu’on découvre qu’un béninois à un talent, a un projet, nous devons être tous autour de lui, pour qu’ensemble nous soyons forts pour aller contribuer au développement du Bénin dans tous les domaines : économique, politique, social et culturel. »
Parlant de la tournée européenne, le président du Haut Conseil des Béninois de l’extérieur a expliqué s’être déplacé vers les mairies, en vendant le projet. S’ils sont allés à Sarcelles, « c’est parce que je me suis déplacé pour rencontrer le service culturel de Sarcelles. J’ai eu la chance de rencontrer le maire de Sarcelles que je remercie ici, qui a tout de suite approuvé. Ça s’est passé en moins de 15 minutes…. On a essayé beaucoup d’autres communes qui nous ont promis que l’année prochaine, elles les mettront dans leurs festivals. C’est un début, amateur, mais qui, je vous le promets, va se professionnaliser très prochainement parce qu’on tient vraiment à les faire connaître parce qu’ils le méritent. »
« On a aussi le projet de créer une académie parce qu’il n’y a pas d’école chez nous, en Afrique. Les écoles de musique sont très rares. Bâtir une académie du tambour au Bénin, moi j’y crois, on a envie donc de les pousser pour ce que projet puisse aboutir » a-t-il conclu.