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Dans son troisième album, « Ce monde est cruel », le rappeur d’Aulnay-sous-Bois dénonce l’air de rien la mauvaise répartition des richesses.
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Vald appartient à cette catégorie de personnes dont il est toujours difficile de savoir s’ils sont sérieux ou s’ils plaisantent. Ainsi, à la vieille de sortir son troisième album studio, Ce monde est cruel, publié le vendredi 11 octobre, le rappeur d’Aulnay-sous-Bois explique une punchline de son morceau Dernier retrait : « Chaque album est un braquage. » Dans un studio de répétition d’une zone artisanale de Bondy, en Seine-Saint-Denis, où il répète pour réussir le freestyle le plus long de l’émission radio « Planète rap », sur Skyrock, il décrypte : « Au vu des sommes engagées, j’ai l’impression, en effet, que c’est un braquage. Est-ce que je mérite tout ça ? Des sommes d’argent pareilles ? J’ai peur de faire flipper les lecteurs du Monde et les impôts, mais aujourd’hui ça parle en millions d’euros pour signer un album de Vald… C’est complètement fou. »
Depuis trois ans, Valentin Le Du, 27 ans, fait, en effet, partie des poids lourds du rap français, avec ses deux premiers albums certifiés disques de platine (dont double platine pour le deuxième, XEU). Désaccordé a été le morceau le plus streamé en 2018 et le rappeur s’apprête à remplir le 16 novembre prochain l’AccorHotels Arena de Paris.
Nouveau riche, il ne s’interdit pas pour autant de dénoncer les ravages de la société de consommation, la mauvaise répartition des richesses et ses conséquences sur l’environnement. Son nouvel opus, toujours aussi délirant, a été presque entièrement produit par Seezy. Les deux compères s’y sont amusés : le beatmaker propose au rappeur des morceaux lo-fi hip hop, un sous-genre extrêmement lent du rap américain, pour No Friends, ou des riffs de guitare électrique pour le titre NQNTMQMQMB, acronyme de « [qui n’a] ni queue ni tête mais qui met quand même bien » ; Vald y muscle son écriture, son humour pince-sans-rire et continue à se montrer irrévérencieux envers la société bien-pensante.
Depuis trois ans, il fait partie des poids lourds du rap français, avec ses deux premiers albums certifiés disques de platine
Son album, il a commencé à l’écrire à partir d’une conversation avec mon manager sur l’état du monde : « On parlait de tout et de rien, raconte-t-il, puis on se dit : “C’est quand même fou : quelques milliardaires détiennent à eux seuls 90-95 % de toute la richesse de la planète.” C’est terriblement cruel qu’une poignée de mecs soit “surplâtrés” et qu’à côté de ça, il y ait encore des gens à la rue ou des enfants esclaves. C’est à partir de ce constat-là que j’ai écrit Ce monde est cruel. » Il y chantonne d’abord avec retenue : « Oseille, Oseille en voilà un sombre but » ; fait remarquer naïvement « Je pense aux milliardaires qui bloquent le jeu ce n’est pas fair-play », avant de retrouver un ton plus corrosif : « Plus que pas fair-play, c’est un truc de fils de p… »
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