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Lutte contre la corruption au Bénin : Samuel Kaninda de Transparency International pour l’Afrique de l’ouest apprécie

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Samuel Kaninda de Transparency International pour l’Afrique de l’ouest

De passage au Bénin, le Coordonnateur Afrique de l’ouest de Transparency International a pris une part effective à la 12ème édition de la Journée nationale de lutte contre la corruption le vendredi 08 décembre dernier. Dans cet entretien, Samuel Kaninda se prononce sur cette journée organisée par l’Autorité nationale de lutte contre la corruption (ANLC), sur la lutte menée par le pouvoir Talon contre la corruption depuis quelques mois ainsi que la mise en œuvre des rapports issus de l’évaluation du Système national d’Intégrité (SNI) du Bénin conduite par Transparency International avec l’appui financier de l’Union Européenne et le soutien technique de l’ONG ALCRER et Social Watch Bénin.

 

Quelles sont vos impressions à l’issue de votre participation à la 12ème édition de la Journée nationale de lutte contre la corruption au Bénin ?

Samuel Kaninda : Mes impressions sont très bonnes dans la mesure où on a vu la participation de différents corps de la société Béninoise et le thème était révélateur. Il s’agissait de « Institutions publiques, Société civile et secteur privé : nécessité d’une union sacrée contre la corruption ». Ça fait écho au message que nous, au niveau de Transparency International, prônons toujours qui est celui que la lutte contre la corruption ne peut pas être effective et efficace sans la participation de toutes les composantes de la société. Donc, c’était pour nous un thème que nous avons trouvé très intéressant et qui va dans le sens de ce que nous prônons. Et la présence même à la cérémonie officielle, de leaders religieux et des différents corps de la société, était pour nous, un signe de l’engagement de tous d’en savoir plus sur les méthodes qui peuvent être employées pour lutter contre la corruption au Bénin. Donc, mes impressions sont très positives.

 

A travers les différentes interventions, il est à noter une référence constance au rapport d’évaluation du SNI. Avez-vous l’impression que le gouvernement a le souci de valoriser ce travail ?

En effet, nous sommes satisfaits jusque-là. Mais, comme dans tout travail, il y a encore des progrès à faire. Mais l’engagement du gouvernement Béninois a été démontré jusque-là d’abord par l’adoption du plan d’actions que nous avons proposé au cours de l’évaluation qui a été menée et pour des actions et reformes qui devraient être menées structurellement pour qu’un changement durable intervienne dans la lutte contre la corruption. Cela a été fait depuis novembre 2016 disons deux (02) mois seulement après la présentation officielle de notre rapport. Par la suite, les organes ont été mis en place pour suivre la mise en œuvre de ce plan d’actions et le vulgariser aussi au niveau national. Et nous avons eu l’occasion de renforcer les points focaux institutionnels qui ont été désignés dans toutes les institutions pertinentes pour la mise en œuvre de ce plan d’actions. De ce point de vue-là, nous estimons que les signaux sont bons quitte à ce que nous continuons à faire le plaidoyer pour plus de ressources soient allouées à la mise en œuvre du plan d’actions et que les partenaires y mettent aussi les leurs.

 

L’évaluation du SNI a mis l’accent sur la nécessité de lutter contre l’impunité. Depuis quelques mois, l’actualité au Bénin est marquée par de nombreuses affaires devant les tribunaux. Que pensez-vous de cette situation ?

La lutte contre l’impunité est l’un des points que nous avons relevé dans le rapport et nous ne pouvons que saluer toute action qui va dans le sens de rompre ce cycle d’impunité mais dans le respect des lois de la République ; pourvu que l’Etat de droit prévale et que les droits comme celui de la présomption d’innocence et que les personnes mises en cause aient l’occasion d’apporter leurs preuves est ce que nous avons toujours demandé et que la justice fasse son travail. C’est vrai que quand pendant longtemps ça n’a pas été le cas et que tout d’un coup il y a une intensité en termes de poursuites judiciaires, ça ne peut que défrayer la chronique. Mais, pour nous, c’est encore des actions qui devraient être perçues comme des signaux du gouvernement actuel de vouloir de mettre fin à l’impunité des actes de corruption. Nous allons continuer à observer pour que cela se fasse dans l’équité, dans la justice distributive et que ce ne soit pas de manière sélective ; ce qui pousserait les gens à spéculer dans tous les sens. Pour autant que les cas soient avérés et que la justice fasse son travail, tout le monde serait satisfait du fait que les actes de corruption ne restent plus impunis en République du Bénin.

 

Pensez-vous que l’approche adoptée pour cette édition à travers notamment l’organisation d’une vaste campagne de sensibilisation dans les ministères et communes du pays soit efficace pour faire reculer le fléau ?

Absolument ! Dans la mesure où beaucoup d’initiatives de ce genre ou le travail des autorités, des institutions de la République souffrent de cette adhésion populaire. Quand il s’agit de l’Autorité nationale de lutte contre la Corruption, elle seule ne peut pas remporter ce combat contre la corruption. Il faut l’adhésion des citoyens dans leur diversité, comprendre d’abord ce qu’est la corruption, comment elle se manifeste dans leur milieu immédiat et aussi qu’est-ce que cela a comme impacts ou effets négatifs sur le développement national. Le programme de développement national ne peut pas être une réalité si la corruption demeure un problème dans le pays.

 

Quelles sont les attentes de Transparency International vis-à-vis de la Société civile et du gouvernement Béninois ?

Notre souhait le plus ardent est que l’engagement exprimé jusque-là et démontré par les autorités Béninoises surtout à la suite du rapport que nous avons publié, soit maintenu et renforcé mais aussi l’adhésion des citoyens, parce qu’il ne s’agit pas d’une question des seuls gouvernants, pour que la corruption ne soit plus banalisée et tolérée comme elle l’est. Mais plutôt que chacun dans son coin ne tolère pas cela et se lève contre cela parce que ça nous affecte d’une manière ou d’une autre. Que chacun dans son secteur, secteur privé, Société civile, citoyens, les milieux universitaires…un peu comme le thème de cette journée nationale de lutte contre la corruption l’a souligné, que ce soit une union sacrée d’actions contre la corruption et que ce ne soit pas quelque chose qui est liée à un évènement. Celui d’aujourd’hui était important pour mettre en lumière les défis de corruption et sensibiliser mais ça devrait faire partie des actions qui doivent être menées dans les différents secteurs au quotidien pour que la gouvernance au Bénin soit assainie, qu’elle soit transparente et que ceux qui gouvernent soient redevables aux gouvernés. Et que ce climat de confiance entre les citoyens et les gouvernants soit rétabli et renforcé. C’est ainsi que nous serons dans une situation où tous nous serons satisfaits de ce qui se passe au Bénin.

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