Le Ministre de la Communication et de la Poste, Alain Orounla rencontre ce vendredi, le Président de la Haute Autorité de l’Audiovisuelle et de la Communication (Haac). Au menu des échanges, le récent communiqué de la Haac demandant aux médias en ligne de suspendre toutes publications.
Cette rencontre entre l’autorité en charge des médias au Bénin et l’instance de régulation des médias a lieu quelques jours après le communiqué de la Haac, daté du 8 juillet 2020, demandant aux “médias en ligne de mettre fin à toutes publications sous peine de se voir appliquer la rigueur de la loi”.
Selon certaines indiscrétions, il s’agit pour le ministre Alain Orounla de comprendre les fondements de la prise d’un tel communiqué et d’appeler la Haac à une gestion responsable et efficiente de la situation sans créer un précédent préjudiciable à la liberté d’expression et à l’exercice du métier de journaliste au Bénin.
Pour rappel, cette rencontre fait suite à une série d’audiences que le ministre de la Communication et de la Poste a eu avec les associations faîtières de la presse au Bénin et les professionnels des médias exerçant en ligne, notamment le Réseau des Promoteurs et Professionnels des Médias Digitaux du Bénin (Repromed-Bénin).
A l’occasion de cette audience la délégation du Repromed-Bénin conduite par le Vice-Président Lorys Hounon a remis un mémorandum au ministre Alain Orounla sur les défis liés à la régulation du secteur des médias en ligne en vue d’une sortie de crise rapide, respectueuse de la légalité et sans obliger les acteurs des médias exerçant en ligne à fermer leurs entreprises de presse.
Selon Assane Diagne, Directeur du bureau Afrique de l’Ouest de Reporters sans frontières (RSF), ‘’il est surréaliste de procéder à des enquêtes de moralité, comme condition d’attribution d’autorisation pour exploiter un site d’information. S’agissant de médias en ligne, aucune considération technique ou de rareté ne justifie un tel régime d’autorisation préalable qui ouvrirait la voie à la censure préalable par les autorités, et serait préjudiciable à une presse libre et indépendante’’.