Un ex-agent comptable et régisseur des recettes du Tribunal de première instance de première classe de Lokossa, poursuivi pour détournement de deniers publics était hier à la barre de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet).
L’accusé, Fêtani Sorotori Cédric Kpana, s’était impliqué dans un dossier qui se rapporte à des faits de détournement de deniers publics au Tribunal de première instance de première classe de Lokossa.
Il lui est reproché le détournement de la somme de 38 885 770 F Cfa. Les faits remontent en 2017 où, lors d’un contrôle de routine, effectué le 11 décembre 2017 par la commission chargée de vérifier la gestion des fonds des greffes au niveau du Tribunal de Lokossa et la tenue des ressources de fonctionnement allouées à cette juridiction. Il a été constaté, au terme du contrôle qui s’est étendu sur la période du 1er janvier 2016 au 30 avril 2017, un manquant de 38 885 770 F Cfa. N’ayant pas pu justifier le manquant, Fêtani Sorotori Cédric Kpana, agent comptable et régisseur des recettes au tribunal de
Lokossa au moment des faits, sera alors poursuivi et placé sous mandat de dépôt le 18 décembre 2017 pour crime de détournement de deniers publics, faits prévus et punis par l’article 45, alinéa 2 de la loi n°211-20 du 12 octobre 2011 portant lutte contre la corruption et autres infractions connexes en République du Bénin.
A la barre, l’accusé a reconnu les faits mis à sa charge mais a contesté pièces comptables à l’appui, le montant de trente-huit millions incriminé.
Selon La Nation qui rapporte la séance, « ces fonds lui ont permis d’assurer de menues dépenses, notamment payer certaines prestations des agents d’entretien engagés au niveau du tribunal pour le nettoyage des locaux. »
Pour le président de la cour de céans, Christelle Adonon, l’accusé n’a pas tenu dans les règles de l’art la comptabilité du tribunal comme le préconisent les normes. Par exemple, il dit avoir assuré certains payements sans décharge et sans aucune traçabilité, tels que le règlement de certains travaux liés à la réparation des installations électriques et la climatisation des locaux.
Pour le ministère public représenté par le procureur spécial près la Criet, Gilbert Ulrich Togbonon, ces justificatifs sont tardifs. Car ils devraient être produits à la commission de contrôle qui a révélé le manquant ou devant le juge d’instruction.
La cour a suspendu l’audience pour apprécier la demande. A son retour, elle donne droit à la demande de la défense et renvoie la cause au 2 juillet prochain pour la poursuite de la procédure.