Après deux ans d’observation, d’analyse et de réflexion, l’ancien Président du FPR et Président d’honneur de l’Union des Jeunes Progressistes du Bénin annonce son retour sur la scène politique. Au cours d’une rencontre tenue à son siège ce dimanche 10 juin 2018, Fred Houénou puisque c’est de lui qu’il est question, a fait part à certains activistes des réseaux sociaux, des fruits de son analyse de l’état de la démocratie béninoise.
Occasion pour lui, de lever un coin de voile sur son riche et palpitant parcours politique démarré le 10 juin 2005 à la suite d’une rencontre avec l’ex président de la République, feu Général Mathieu Kérékou.
Egocentrisme outrancier se traduisant par « le tout pour moi et rien pour la jeunesse », culte du moi et de mon argent, anarchie grand seigneur, le tout sur fond de confusion idéologique ahurissante. C’est le tableau peint ce dimanche 10 juin 2018 par Fred Houénou de l’état de la démocratie béninoise. Selon lui, le Bénin a cessé d’exister depuis longtemps.
En effet, face à un public trié sur le volet, le président d’honneur de l’Union des Jeunes Progressistes du Bénin s’est voulu pragmatique, direct et véridique. D’où l’option faite au cours de sa communication, de choquer, de mettre le doigt là où ça fait vraiment mal. Le leader politique estime qu’il est temps pour les Béninois de se regarder en face et de se dire la vérité car « rien de bon et de durable ne peut se construire sur le mensonge ». Son diagnoqtic est clair, le Bénin a une économie totalement désarticulée, une éducation en déliquescence, une jeunesse qui ploie sous le poids de la misère et du chômage et une classe politique qui traîne des tares et des maladies spirituelles. Le comble, à en croire le conférencier est que rien ne se fait pour changer la donne. Au contraire, on assiste à une descente aux enfers programmée, avec un système éducatif caractérisé par six mois de grève sur neuf et des médias prêt à se vendre au plus offrant. C’est pourquoi, Fred Houénou propose alors que le Bénin soit réinventé.
« Il nous faut une révolution citoyenne »
Après 13 ans d’engagement politique et après avoir vécu et subit les tares et avatars de la politique, Fred Houénou semble avoir trouvé le chemin susceptible de conduire le Bénin et les Béninois au bien-être. Il s’agit d’une révolution citoyenne qui sera portée par des jeunes patriotes, soucieux de l’avenir du Bénin. Selon lui, si Nicéphore Soglo, au lendemain de son élection en 1991, a proposé la Renaissance du Bénin, Boni Yayi le Changement et Patrice Talon la Rupture puis le Nouveau départ, c’est bien la preuve que le Bénin continue de chercher son modèle de développement. C’est aussi la preuve que le modèle de démocratie choisi par le Bénin n’a pas su combler les attentes. «Le problème de la démocratie est intrinsèquement lié à la problématique du sous-développement » estime Fred Houénou qui pense que la démocratie ne saurait marcher et porter des fruits tant que des actions hardies ne sont pas engagées contre la pauvreté et la misère. Il appelle donc à une révolution citoyenne.
Cette révolution puisera sa source dans la démocratie progressiste et devra permettre de remettre tous les Béninois au travail et de corriger les injustices sociales caractéristiques de la société actuelle.
Dans cette dynamique, l’ancien conseiller technique du président Boni Yayi a identifié deux socles. Il s’agit de l’éducation et des médias. Pour lui, si l’avenir du Bénin dépend intimement de la qualité de son système éducatif et de ses médias, il est tout aussi évident qu’aussi longtemps que ces deux secteurs ne joueront pas convenablement leur rôle d’éducation, le Bénin ira inexorablement à la ruine. Il a donc annoncé la création très prochaine d’un regroupement politique pour porter cette révolution avec pour idéologie, la démocratie progressiste.
Un soutien franc à la lutte contre la corruption
L’autre aspect de l’intervention du président Fred Houénou est la gouvernance à l’ère de la rupture et notamment, la lutte contre la corruption.
D’après lui, le combat engagé actuellement contre la corruption est à saluer. « Au nom de quoi une minorité doit-il se permettre de s’accaparer de ce qui revient à tous », s’est-il interrogé en soulignant que tous ceux qui ont mal géré ou sont coupables de détournement ou d’actes de corruption doivent répondre de leur actes. « Il y va de la vitalité de notre démocratie et de la vision de développement à laquelle nous avons souscrit a-t-il conclu.