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Christelle Houndonougbo : « Il faut que ceux qui gèrent les deniers publics sachent qu’ils ont l’obligation de la reddition des comptes »

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Ancienne Directrice du Centre des œuvres sociales et universitaires d’Abomey-Calavi (COUS-AC) du 27 août 2015 au 20 juin 2016, Christelle Houndonougbo est aujourd’hui l’une des rares femmes à diriger un parti politique au Bénin. Elle est notamment, la présidente du Congrès du Peuple pour le Progrès (CPP).

En dehors de ses activités politiques, elle est la présidente de l’ONG « Défense sans frontières » ainsi que de l’Association « Gnonnou Zogbin » qui fait la promotion de la gent féminine dans tout le Bénin. Elle a aussi occupé de hautes fonctions comme celle de Conseiller Technique à la communication et aux Relations Publiques du Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la recherche Scientifique. Connue pour son franc-parler, la présidente Christhelle Houndonougbo, vient d’accorder une interview à votre journal où elle s’est prononcée sans ambages sur l’actualité sociopolitique nationale.

 

Vous êtes la présidente du parti Congrès du Peuple pour le Progrès (CPP). Dites-nous, comment se porte aujourd’hui votre formation politique ?

Je voudrais d’abord saluer les militantes et militants du CPP et les membres des instances dirigeantes du parti. Je voudrais aussi les remercier pour la confiance placée en ma modeste personne à la tête de cette formation politique depuis bientôt deux ans. Le parti CPP se porte bien. Le CPP essaie de se maintenir dans l’environnement politique de notre pays à travers le respect de ses textes, sa participation au débat politique et à travers l’affirmation de ses idéaux. Ce ne serait pas superflu ici de rappeler l’idéologie du CPP qui est la social démocratie. Le CPP restera dans sa ligne idéologique à savoir être proche du peuple, rester près des instances dirigeantes du pays et prendre part dans la mesure du possible aux actions qui militent en faveur des populations pour les sortir de leur situation de précarité. Mieux, le CPP servira toujours d’intermédiaire entre les populations et les pouvoirs publics. De toutes les façons, le CPP défendra toujours son idéologie même s’il nous arrivait, comme nous sommes en train de le faire actuellement, de travailler dans un bloc pour donner plus de vivacité à l’animation de la vie politique dans notre pays, le Bénin. J’en profite pour vous dire que pour nous au CPP, rester dans un bloc ne veut pas dire perdre son identité, perdre ses valeurs et ses idéaux. Dans un bloc, il peut avoir plusieurs courants qui permettent de mieux éclairer le leader avec qui vous êtes pour qu’il puisse trancher en toute sérénité.

 

On vous a vu prendre activement part du 15 au 16 février 2018 au séminaire parlementaire sur la réforme du système partisan comme tout au séminaire national sur la réforme du Code électoral ? Pensez-vous que cette stratégie de l’Assemblée nationale de vouloir à chaque fois recueillir les avis des forces vives de la Nation sur les propositions de lois est efficace ?

A priori, nous pouvons dire que cette option de l’Assemblée nationale est une bonne méthode. Mais l’efficacité de l’option sera perceptible quand nous verrons la fin du processus qui démarre par le séminaire parlementaire. La question qu’il faut se poser est la suivante : Associer toutes les forces vives de la Nation à l’élaboration d’un texte de loi-elle est la bonne méthode ? Nous répondons Oui puisque c’est la méthode participative qui permet à chacun de donner son point de vue. Néanmoins, nous ne devons pas perdre de vue que c’est au Parlement que les lois sont votées. C’est dire que rien n’oblige le Parlement à soumettre les projets de textes de lois aux différents acteurs de la société civile et autres acteurs politiques. Si l’Assemblée nationale, sous l’égide de son président a choisi cette méthode de travail participative, nous ne pouvons qu’applaudir. Seulement, lorsque cette méthode de travail ne porte pas des fruits et ne nous permet pas d’avancer sur certains dossiers en tenant compte des aspirations et des recommandations des uns et des autres, c’est à ce niveau qu’on ne trouvera pas la pertinence des séminaires parlementaires. Je voudrais bien croire que toutes les fois qu’on aura à consulter les forces vives de la Nation, qu’on le fasse d’abord de bonne foi ; qu’on le fasse ensuite parce qu’on est convaincu que les observations des personnes associées seront prises en compte.

 

Vous n’êtes pas sans savoir que les réformes pour lesquelles ces séminaires ont été organisés n’ont pas donné les résultats escomptés. Est-ce qu’il faut continuer ainsi ?

On ne peut pas dire que ces séminaires ont tous été soldés par des échecs. Le dernier séminaire parlementaire sur la réforme du système partisan a bien été un succès parce que le pays dispose désormais d’une Charte des partis politiques que la Cour constitutionnelle vient d’ailleurs de déclarer conforme à la Constitution du 11 décembre 1990. L’organisation du séminaire en question, en elle-même, n’est pas pour nous un échec puisque cela a permis aux uns et aux autres de découvrir le texte et d’y apporter des amendements. Comme je le disais tantôt, l’Assemblée nationale n’a aucune obligation vis-à-vis de ceux qu’elle associe à ces séminaires. Le Parlement prend nos observations et recommandations pour aller les confronter aux aspirations des représentants du peuple. Notre souhait est que le Parlement n’ignore pas totalement les recommandations que nous faisons puisqu’il ne peut pas aller vers chaque Béninoise et chaque Béninois pour recueillir leurs avis sur les textes de loi. Les acteurs politiques et membres de la société civile que nous sommes, travaillons beaucoup avec nos mandants et nous avons aussi leurs aspirations. Nous sommes pour que les séminaires parlementaires soient davantage organisés, mais qu’ils ne soient pas gérés comme des séances plénières à l’Assemblée nationale ; c’est-à-dire de façon purement politique.

 

Tout récemment, lors du séminaire national sur la réforme du Code électoral, les participants ont jugé nécessaire de retoucher la Constitution pour avancer sur certaines questions dont la discrimination positive en faveur des femmes. Avec le recul, est-ce que vous avez des regrets ?

Sans ambages, je vous dirai que sur la question de l’amélioration de la représentativité des femmes au Parlement et dans les conseils communaux et municipaux, c’est complètement la déception. Me concernant, la déception est à deux niveaux. D’abord, c’est une déception parce que j’ai fini par comprendre, comme d’ailleurs toutes les questions relatives aux femmes, que nous ne l’avons pas entourée de toutes les garanties possibles pour qu’elle puisse aboutir. C’est une déception et un échec au niveau des femmes que nous sommes à cause de la manière dont nous avons aussi géré ce dossier. J’ai l’impression que nous femmes, qui portons la voix d’autres centaines de milliers de femmes, nous militons pour une cause dont nous ne sommes pas très convaincues, du moins qui nous échappe selon l’environnement dans lequel se situe le débat. Ma deuxième déception, c’est le constat fait lors du vote pour la prise en considération de la proposition de loi portant amendement de la Constitution où même des femmes députés ont voté contre sous prétexte qu’elles sont dans une famille politique qui n’en voulait pas. J’en connais d’ailleurs parmi elles qui ont tout le temps milité pour l’émancipation de la femme et sa participation aux actions publiques mais qui ont voté contre ce texte. Cela appelle à réfléchir. Bien entendu, on me dira qu’on a rejeté un paquet et non un élément du paquet ; mais voilà que l’élément, objet de la lutte d’une vie y figure ! On peut s’opposer à un pouvoir et bien agir pour le peuple qui a mandaté. Je peux être de l’opposition, mais je ne voterai tout de même pas contre un objet pour lequel j’ai consacré toute ma vie de militante pour des questions subjectives. Et puisque le nouveau Code électoral n’a pas pris en compte cette question de l’amélioration de la représentativité des femmes aux postes électifs, nous pouvons dire que cette question n’est plus d’actualité au Parlement. En définitive, je puis dire sans me tromper que la société béninoise, n’est pas encore prête à intégrer la femme dans la gestion de la chose publique. Il ne s’agit pas de la parité entre l’homme et la femme. Nous militons plutôt pour un équilibre entre les êtres humains qui animent la société. A ceux qui voyaient d’un mauvais œil cette discrimination positive en faveur des femmes dans la Constitution, je disais qu’il faudrait que l’on fasse attention. Je leur disais que si nous ratons cette occasion, nous aurons encore des années de lutte à mener sur le même sujet.

 

Est-ce que la présidente Christhelle Houndonougbo est féministe ?

Cette question fait partie des raisons pour lesquelles nous n’arrivons toujours pas à trouver de solution pour la problématique de l’amélioration de la représentativité des femmes dans les instances de prise de décision. Ce n’est pas parce que je suis une femme que je dois tout le temps crier parité entre l’homme et la femme sur toutes les questions. Je ne mène pas cette lutte-là. En réalité, je ne mène pas une lutte de sexe. J’ai modestement toujours été dans des domaines à dominance « hommes » avec ses conséquences ; mais il faut y rester, travailler et convaincre. Ecoutez, je suis dans un combat qui amène à comprendre et admettre que nous sommes dans une République composée d’hommes et de femmes. Et le développement intégré requiert la prise en compte des deux composantes, sans compromission aucune. Il m’est déjà arrivé de faire le constat que les rares femmes qui sont promues à des postes de responsabilités ont tendance à régner au lieu de diriger et de gérer pour apporter des changements. Combien de femmes élevées aux postes de responsabilités ont fait la promotion d’autres femmes compétentes ? Il va falloir que les femmes commencent par faire leur autopromotion en s’entraidant, en s’imposant par leur capacité managériale et surtout en s’engageant avec conviction et abnégation dans toutes les actions de développement. J’appelle donc les femmes à un soutien et à un accompagnement sincères entre elles. Ce serait peut-être un départ pour le rayonnement de la femme béninoise en lutte pour le développement !

 

Est-ce que vous donnez par là raison au président Patrice Talon qui a nommé peu de femmes dans son gouvernement ?

Je ne donne pas raison au Chef de l’Etat, le président Patrice Talon parce qu’il faut reconnaitre ce faible niveau de représentativité des femmes au sein des deux équipes gouvernementales mises en place depuis son avènement et à d’autres niveaux d’ailleurs. Je ne le blâme pas non plus parce que le poste politique intègre plusieurs éléments. La position professionnelle aussi bien d’une femme que d’un homme ne détermine pas toujours sa position politique. Comme c’est de la femme que nous parlons, vous avez beau être une femme professionnellement au top, cela ne fera pas forcément de vous une femme politiquement au top. Lorsque vous avez vos qualités professionnelles, vous avez besoin de cultiver des qualités politiques et cela passe par le militantisme. Vous aurez besoin de cultiver des qualités de leadership. Ce sont plus les femmes qui viennent aux postes de responsabilités pour régner et non les hommes. De cela, les uns et les autres ont peur, mais n’en parlent pas. Et pourtant, le débat est là ! Pourquoi reconnaissons-nous à la femme son sens de la bonne gestion des choses sans pour autant lui laisser l’accès aux instances de décisions ?

Que conseillez-vous à vos jeunes sœurs qui veulent s’engager en politique ?

Je l’ai dit tantôt. Avant même d’accéder à certains postes de responsabilités, la femme doit cultiver certaines valeurs. Il faut d’abord qu’elle soit une personne qui a une vision claire de la chose politique. Il ne faut pas qu’elle attende que des hommes la propulsent. Il ne faut pas fabriquer les femmes politiques. On peut accompagner la femme qui s’est engagée en politique. Vous avez vu ces derniers temps, dès qu’on a parlé des possibilités à donner aux femmes, on les a fait sortir en masse pour leur demander d’aller s’exprimer. Ce n’est pas ça la politique. La politique est avant tout une question de volonté, de conviction, d’engagement et de bonne disponibilité à servir. Nous sommes conscients que la femme a des contraintes dans notre société, mais cela ne doit pas être un prétexte pour attendre tout des hommes.

 

Quelle sera, selon vous, la porte de sortie pour avoir un grand nombre de femmes au Parlement et dans les conseils municipaux et communaux ?

Je ne crois pas qu’il y a encore quelque chose à proposer là. Malheureusement, c’est la finale qui est en train de se jouer. Au plan législatif, je ne vois pas ce qui peut encore être fait avant les prochaines élections législatives et communales. Par contre, pour ces élections, nous allons engager les partis politiques à montrer leur bonne foi. Etant donné qu’au sein des formations politiques, il y a des responsables et des députés qui ont démontré leur volonté à travailler à l’amélioration de la représentativité des femmes au Parlement et dans les conseils communaux et municipaux, nous attendons d’eux qu’ils démontrent la même volonté en accompagnant les femmes engagées qui travaillent à leurs côtés lors des positionnements sur les listes électorales. Il ne s’agit pas de demander à un député ou à un leader politique de céder sa place à une femme. Les positionnements sur les listes électorales supposent la capacité des personnes positionnées à faire gagner les formations politiques. On ne va pas à une élection pour la formation et sans aucune ambition de gagner. Mieux, j’invite ces femmes engagées au sein des formations politiques à réclamer leur place dans un élan partisan. Je ne les invite pas à la rébellion mais à une révolution. Il est souhaitable que dans chaque circonscription électorale et sur chaque liste, une femme soit positionnée et bien positionnée selon sa capacité à faire gagner. Les combats, il faut les mener avec les armes dont on dispose.

 

Restons au Parlement pour parler de la réforme du Code électoral. Depuis quelques jours, les commentaires vont bon train au sujet de certaines dispositions de la nouvelle loi portant Code électoral. L’on parle de 250 millions Fcfa de caution à payer par tout candidat à l’élection présidentielle et 200 millions Fcfa de caution par liste aux législatives ? Quelle est votre opinion sur la question ?

Je pense très sincèrement que nous devons accepter et reconnaître que nous mettons énormément d’argent dans les élections dans notre pays. L’argent que nous mettons dans les élections, c’est l’argent que nous utilisons sur le terrain lors des campagnes électorales et que nous ne justifions souvent pas. C’est peut-être pour nous permettre de mesurer la responsabilité qui est la nôtre sur le plan politique en matière de gestion des finances que le législateur est amené à revoir les choses autrement en nous amenant à investir dans les caisses de l’Etat et avoir des résultats plus ou moins crédibles. Les cautions proposées par les députés pour l’élection présidentielle et les législatives dans le nouveau Code électoral, à première vue, je dirai que c’est énorme. Mais quand je me situe dans un contexte donné, je pourrais relativiser. Lorsque je prends la caution proposée pour aller aux élections législatives à savoir 200 millions Fcfa par liste de candidatures, je comprends le législateur à 2 niveaux. Le premier niveau est qu’après le vote de la loi portant Charte des partis politiques, nous aurons de grands ensembles politiques qui iront aux élections. Cela suppose que ce sont les moyens financiers que chacune des formations politiques membres de chaque bloc apportera qui seront cumulés pour trouver la caution de 200 millions Fcfa pour les législatives. Pour ce qui concerne le candidat à l’élection présidentielle, il n’est de secret pour personne que chaque fois que le pays organise la présidentielle, nous déplorons la kyrielle de candidats enregistrés au niveau de la Commission électorale nationale autonome (CENA) et nous avons toujours souhaité valoriser la fonction de président de la République. Donc, demander une caution de 250 millions Fcfa pour tout candidat à la présidentielle suppose peut-être que le candidat sera désormais porté par une grande formation politique qui contribuera au paiement de sa caution avec un programme d’actions. Notre pays a assez souffert de cette manière à porter des individus à sa tête où n’importe qui vient déposer seul une caution de 15 millions Fcfa et règne pendant 5 voire 10 ans. Une caution de 250 millions Fcfa n’est pas une mince affaire pour le commun des Béninois, mais cadre avec la réforme du système partisan. Désormais, si le Code électoral est voté en l’état, ce sera de grands groupes qui porteront le candidat à la présidentielle et le président de la République qui sera élu aura à un moment donné de sa gestion, le groupe qui l’a porté derrière pour le recadrer en cas de dérives. Néanmoins, si par extraordinaire, la vision qui est la mienne n’est pas celle qui anime les auteurs de la proposition de loi portant Code électoral en gestation au Parlement, on va faire faux.

 

Que pensez-vous de la disposition qui dit que tout ancien président de la République candidat aux législatives perd ses avantages d’ancien Chef d’Etat ?

Nous ne saurions cautionner des lois restrictives. Les lois engagent pour l’avenir. Mais au même moment, je voudrais poser une question. Certes, nous n’étions pas à la Conférence des forces vives de la Nation, mais certains y étaient. Les conférenciers à l’époque n’ont-ils pas cautionné des lois restrictives pour empêcher certains citoyens de jouir pleinement de leurs droits civiques ? Ils voulaient certainement éviter des catastrophes au pays à l’époque en votant des lois discriminatoires. Aujourd’hui, je vous dirai ce que personne ne veut dire parce que j’aime mon pays. Je veux la paix pour mon pays. Que gagnera le Bénin avec un président Thomas Boni Yayi à la tête de l’Assemblée nationale, 8ème législature, et le président Patrice Talon, président de la République dans le contexte politique actuel ? Nous assisterons à une instabilité politique permanente et la fuite des investisseurs. Notre pays n’a pas besoin de ça. Je combattrai tous ceux qui travailleront dans ce sens parce qu’ils ne travailleront pas pour la paix et la cohésion sociale. Ils travailleront pour assouvir leur soif de vengeance. Je ne voudrais pas imaginer que le président Boni Yayi que j’ai connu et qui est un homme de cœur puisse tomber dans ce piège. Depuis 2013, notre République ne vit plus. Jusqu’à l’heure où nous parlons, notre République est pris en otage. Nous ne pouvons pas laisser les gens bâtir une République sur l’esprit de vengeance. Je refuse !

 

Parlons un peu des actions du gouvernement. Voilà environ 2 ans et demi que le président Patrice Talon essaie de mettre en œuvre le PAG 2016-2021. Qu’est ce qui vous impressionne le plus dans la gouvernance du pays et qui vous fait croire que le PAG 2016-2021 sera un succès d’ici 3 ans ?

Je voudrais dire sans me cacher que je n’ai pas été au départ de l’avènement du régime du président Patrice Talon. Aujourd’hui, je soutiens les actions du gouvernement et le parti CPP est de la majorité présidentielle. Nous ne saurions aller en opposition à un pouvoir qui travaille pour le bien de nos populations. Nous observons les actions du gouvernement et quand ça ne va pas à un niveau, nous en parlons. Quelques mois déjà après son arrivée au pouvoir, j’ai eu à dire à plusieurs reprises que le président Patrice Talon fera des résultats parce que l’homme a une témérité extraordinaire. Il a les qualités d’homme d’Etat qu’il faut pour diriger les Béninois. Quand on revient au Programme d’actions du gouvernement (PAG 2016-2021), il s’agit d’un programme très ambitieux. Mais tout n’est pas encore rose. Il y a des secteurs dans lesquels nous sommes d’accord et pour lesquels nous souhaitons que le Chef de l’Etat aille plus loin.

 

Lesquels ?

Certes, il faut jouir des avantages liés à son poste. Mais il faut que ceux qui gèrent les deniers publics sachent qu’ils ont l’obligation de la reddition des comptes et qu’on ne transforme pas aussi cet exercice en une chasse à l’homme.

 

Vous parliez du PAG

Nous n’allons pas nous mettre ici à énumérer les projets du gouvernement. Mais il y a des réformes courageuses qui ont été entreprises par le gouvernement du président Patrice Talon et qui donnent espoir. Que ce soit dans le secteur de la pharmacie, le secteur de la justice, le secteur de l’éducation et biens d’autres secteurs, des avancées sont notables. Nous ne disons pas qu’il nous faut un dictateur. Mais il faut quelqu’un de téméraire comme le président Patrice Talon à la tête de ce pays pour que le Béninois se mette au pas. Au niveau du social, il y a encore des efforts à faire. Nous savons qu’il y a le projet Assurance pour le Renforcement du Capital Humain (ARCH), mais l’attente est de plus en plus longue. Nous souhaitons que les choses aillent un peu plus vite. Nous sommes responsables d’Organisation non gouvernementale (ONG) et travaillons avec les organismes internationaux. Nous plaidons pour un assainissement dans le secteur de la société civile. Il y a des organisations de la société civile qui font un mélange de genres et discréditent même notre pays sur le plan international. Cependant, nous souhaitons une reconnaissance du travail abattu par la société civile au Bénin depuis des années.

 

Toujours à propos du programme d’actions du gouvernement, votre département d’origine, Les Collines, bénéficie d’un vaste projet d’adduction d’eau potable. Qu’est ce que cela représente pour vous ?

Le département des Collines reste une zone très enclavée où l’eau n’est pas en permanence à la disposition des populations. C’est la permanence de l’eau que le gouvernement du président Patrice Talon est venu régler. Les gouvernements qui ont précédé celui du président Patrice Talon ont aussi fait des efforts pour la fourniture en eau potable dans les Collines. Et puis, en réalité, les présidents qui se sont succédé à la tête du pays ne sont pas dupes. Ils savent très bien ce que représente le département des Collines en matière de poids électoral.

 

Est-ce que la présidente Christhelle Houndonougbo sera dans le starting-block pour les législatives de 2019 ?

Imaginez que Christhelle Houndonougbo ne soit pas candidate aux élections législatives de 2019, quelle sera votre réaction ? J’ai été aux élections législatives en 2011 et en 2015 où j’ai été suppléante d’un député qui siège actuellement au Parlement. Pourquoi pas en 2019 ?

 

Sur quelle liste serez-vous candidate ?

Avec le parti CPP, nous sommes aujourd’hui dans le Bloc Progressiste. Je ne pourrai donc pas me soustraire du bloc auquel j’appartiens pour aller aux élections.

 

Votre mot de la fin

Je voudrais vous remercier pour cette opportunité que vous m’offrez, et je voudrais bien penser que chacun de nous, quel que soit le côté où il se situe, travaillera pour le développement de ce pays. Il va falloir qu’à un moment donné, nous puissions nous entendre sur le minimum commun pour faire bouger les lignes du développement de notre cher et beau pays le Bénin. Mais je suis convaincue qu’avec le président Patrice Talon, nous sommes dans une bonne transition qui permettra de mettre tous les Béninois au travail et au service de la République, qu’ils soient du Nord, du Sud, du Centre, de l’Est ou de l’Ouest. Je ne finirai pas mes propos sans avoir une pensée pour la chefferie traditionnelle qui participe activement au maintien de la cohésion sociale dans notre pays, et que j’espère finira par bénéficier d’un statut juridique.

 

SOURCE : Fraternité

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